Le mois de mars est traditionnellement dédié dans l’Eglise catholique à saint Joseph. Le pape François a accentué la considération pour saint Joseph en déclarant l’année 2021 année saint Joseph. Quel est le sens cet évènement ? qui est ce saint et quelle est sa place dans l’Eglise ? quel enseignement peut-on tirer pour bien vivre cette année ? autant de questions auxquelles nous tenterons d’apporter des éléments de réponses dans la suite de cet article.
Le bienheureux Pie IX dans son décret « Urbi et Orbi » quemadmodum Deus du 8 décembre 1870 proclamait saint Joseph Patron de l’Eglise universelle. C’est la concrétisation, l’officialisation d’un culte voué à l’époux de la Vierge Marie. On peut lire dans ce décret ce qui suit : « toujours, dans les heures critiques, elle [l’Eglise] a imploré son assistance. Or, dans les temps si tristes que nous traversons, quand l’Eglise elle-même poursuivie de tous côtés par ses ennemis, est accablée de si grandes calamités que les impies se persuadent déjà qu’il est enfin venu le temps où les portes de l’enfer prévaudront contre elle, les vénérables Pasteurs de l’Univers catholique, en leur nom et au nom des fidèles confiés à leur sollicitude, ont humblement prié le Souverain Pontife qu’il daignât déclarer saint Joseph Patron de l’Eglise catholique. » Mais les fidèles n’ont pas attendu ce décret pour honorer saint Joseph car ils avaient une très haute estime de sa place dans l’Eglise. C’est chez les Carmes que commencent à apparaître au XVème siècle une messe et un office propres à saint Joseph.
150 ans après cette proclamation par le pape Pie IX, c’est la lettre apostolique Patris Corde qui remet au jour la place de saint Joseph. Le sens de cette lettre est de revenir d’une part sur la figure du père adoptif de l’enfant de Bethléem, et d’autre part de lancer un appel à le prendre comme modèle à imiter. En effet nous avons des éléments de biographie de ce saint chez les évangélistes saint Matthieu, saint Luc. On retient de lui qu’il est de la descendance du roi David (Cf. Lc 2,4). Il était un charpentier à en croire Mt 13, 55a. il était sans doute calme, peu bavard. A cela nous ajoutons grâce aux Saintes Ecritures qu’il était un homme responsable. En vérité, il accepte d’assumer la paternité légale de Jésus (Cf. Mt 1, 18-25). De plus, il fait échapper le Messie des mains du sanguinaire Hérode par la fuite en Egypte (Cf. Mt 2, 13-15). C’est aussi lui qui, avec Marie présente Jésus au Temple afin de le consacrer à Dieu son Père (Cf Lc 2, 22-24). Ainsi peut-on dire de saint Joseph qu’il a vécu son existence terrestre en homme vertueux. Et c’est à juste titre que la lettre apostolique Patris Corde vise à le donner en modèle. En effet, dans un monde où les techniques de l’information permettent de partager instantanément des nouvelles vraies ou fausses, la retenue de ce saint pourrait nous inspirer. Nous pouvons imiter son silence, son recueillement au lieu de nous exposer sur la place publique, canal creux de diffusion d’informations sans discernement. Aussi peut-il nous inciter à avoir un vrai respect pour l’autre dans sa dignité. Alors qu’il était dans son droit de dénoncer publiquement son épouse et de la faire lapider (Cf Dt 22, 20-21) il restait convaincu que quelque soit ce qui avait été fait on gardait sa dignité.
La place de saint Joseph dans l’Eglise est de protéger cette Eglise. En tant que protecteur de la Sainte Famille, tâche qu’il a bien assumée, il est de fait protecteur du l’Eglise qui n’est rien d’autre que le Corps mystique de son fils. Tout comme il veilla sur Jésus en le sauvant de la main d’Hérode, de ceux qui en voulaient à sa vie, de même il veille sur l’Eglise en ne permettant pas que les forces du mal triomphent de l’œuvre de celui qu’il a chérit, Jésus. C’est en ce sens que le pape François affirme : « nous pouvons tous trouver en saint Joseph l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés. »[1] Saint Joseph raffermit nos pas chancelants et nous rassure par sa présence bienveillante. Il est auprès de Dieu et intercède pour l’Eglise universelle. Le pape Léon XIII dans son encyclique quamquam pluries du 15 août 1889 proposait saint Joseph en modèle à : « tous les chrétiens, de quelque condition qu’ils soient et à quelque état qu’ils appartiennent » « En Joseph les pères de famille ont le plus sublime modèle de la vigilance paternelle et de la providence ; les époux un parfait exemple d’amour, de concorde et de fidélité conjugales ; les vierges un exemple et un guide de l’intégrité virginale.[…] Les prolétaires, les ouvriers et tous ceux qui sont moins fortunés doivent recourir à saint Joseph et apprendre de lui ce qu’ils doivent imiter. Lui, bien de race royale, uni dans le mariage à la plus sainte et la plus excellente d’entre les femmes et père putatif du Fils de Dieu, a néanmoins passé sa vie dans le travail et par son labeur et son art il a procuré le nécessaire à la subsistance des siens ».
Reprenons pour finir cette prière composée à l’honneur de saint Joseph :
« Salut, gardien du Rédempteur, époux de la Vierge Marie.
A toi Dieu a confié son Fils ; en toi Marie a remis sa confiance ; avec toi le Christ est devenu homme.
O bienheureux Joseph, montre-toi aussi un père pour nous, et conduis-nous sur le chemin de la vie.
Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage, et défends-nous de tout mal. Amen. »[2]
SEDEGO Daniel Toussaint
Philo III
Merci de nourrir notre foi.
RépondreSupprimerMerci bien SEDEGO Toussaint pour cette preuve de charité spirituelle.
RépondreSupprimerMerci bien mon homonyme pour la synthèse. Courage!
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