Les fameux sermons condamnant les richesses ne nous sont sans doute pas inconnus. Dans cet article nous vous proposons de faire un bref rappel historique de la conception judéo-chrétienne sur les richesses, avant de tenter une approche sur les richesses.
Dans l’Ancien Testament nous remarquons deux attitudes face aux richesses. D’une part, nous avons une position qui affirme les richesses comme bénédiction de Yahvé. Cette position pourrait s’expliquer à un moment historique où les Juifs n’avaient pas encore d’idées claires sur la vie après la mort. Ils croyaient à une rétribution terrestre. D’autre part, il y a une tendance qui condamne les richesses. Cela est dû au fait que « les impies prospèrent ». Dieu bénirait-il les impies ? Assurément non ! pensèrent les guides religieux du peuple Israël. De là les richesses seront considérées comme des biens acquis par la spoliation des pauvres, des faibles. Cette idée sera atténuée au retour de l’exil en 538 av J-C par les Sages notamment. Les prophètes mettront en garde contre les dangers des richesses, mais sans nier l’importance de les avoir. Dans le Nouveau Testament, les enseignements sur les richesses sont partagés entre les deux positions énumérées ci haut. Et nous sommes partagés dans notre société contemporaine entre ces manières de considérer les biens de la terre.
Eu égard à ce bref parcours, nous pouvons nous demander si les richesses sont bonnes ou mauvaises en elles-mêmes. Dieu serait-il contre la richesse ? si oui comment devenir riche d’un point de vue spirituel ? autant de questions autour desquelles s’élèvera notre deuxième partie.
D’entrée de jeu nous affirmons que les richesses ne sont ni bonnes ni mauvaises en elles-mêmes. Elles sont des moyens au service des hommes. En ce sens chaque personne peut orienter son avoir dans un sens comme dans l’autre. Alors comme les richesses sont relatives on pourrait avancer que Dieu n’est pas d’emblée contre le fait d’avoir des richesses. Ce qu’il faut relever dans l’enseignement du Christ c’est qu’il nous met en garde contre les dangers de l’avoir. En effet, il peut de prime abord nous conduire à nous remplir de nous-mêmes. Ainsi il peut nous faire oublier Dieu et nos frères et sœurs, du fait que nous ne dépendons pas matériellement, financièrement d’eux. De plus, les biens terrestres peuvent fermer notre cœur à la misère du prochain. La parabole du riche et de Lazare illustre bien nos propos. Un autre danger que l’homme court dans la possession des richesses c’est d’épuiser ses forces et celles d’autres personnes pour consolider, voire étendre son patrimoine. Cela conduit à une ruine de sa vie et de celles des autres.
Mais que l’on s’entende bien au-delà de ses dangers, les richesses sont importantes. Avec l’avoir on peut venir en aide aux plus démunis de la société. Il peut aussi pourvoir aux besoins de l’Eglise en hosties par exemple. L’argent peut être au service des liens humains. Et Luc 16, 9 qui dit ceci : « Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête » nous laisse penser que l’argent peut servir la communauté humaine. La théologie de la prospérité en vogue aujourd’hui nous fait déduire la prise de conscience des richesses dans la vie d’une personne. Alors si les richesses ne sont ni mauvaises, ni bonnes en elles-mêmes comment les avoir ?
Comme conseils pour constituer ses richesses suivant le plan de Dieu, il faut avant toute entreprise la prière. Elle est essentielle pour confier au maître du ciel et de la terre et par ricochet maître des richesses terrestres et célestes nos projets. Ensuite il nous faut travailler. Et pour mener à bien nos visées il faut de la patience, de la persévérance et aussi de la confiance dans ce que nous entreprenons. Ces conseils nous sont inspirés des Patriarches. Le patriarche Jacob est celui sur qui nous nous sommes appuyés pour dresser cette liste de recommandations. Ces conseils ne sont cependant pas le tout pour se constituer des richesses suivant le dessein de Dieu.
Chers frères et sœurs, lectrices et lecteurs assidus des articles de notre blog, au terme de ce chemin sur les richesses, il faut dire qu’elles sont des biens relatifs, c’est-à-dire qu’elles dépendent de l’orientation que nous leur donnons. Ce ne sont pas les richesses qui doivent nous dominer, mais c’est nous qui devons être leurs maîtres. Ne dit-on pas que l’argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître ? Les richesses doivent être pour la plus grande gloire de Dieu et le salut des hommes. Rappelons-nous toujours que les richesses ne sont pas le tout de la qualité d’une personne. La santé, la paternité ou la maternité, la joie de vivre, etc. peuvent définir mieux une personne que son avoir. Alors ne restons pas cantonnés aux richesses, à tel point que n’en avoir pas serait comme un signe de malédiction.
« La racine de tous les maux », nous dit Saint Paul ce n’est pas l’argent, mais « l’amour de l’argent » (1 Tm 6,10).
SEDGO Daniel Toussaint
3ème année de philosophie
Merci beaucoup pour l'éclairage sur la richesse
RépondreSupprimerNous vous en prions.
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