mercredi 7 novembre 2018

RETRAITE DE DÉBUT D'ANNÉE A KOSSOGHIN

L’ELAN POUR UNE ANNÉE BIEN RÉUSSIE

Aussi bien l’importance de la prise d’élan dans les activités sportives, prendre un bon élan joue un rôle irremplaçable dans toutes les autres activités de la vie. Avant d’exécuter toute activité importante, il faut bien prendre son élan c’est-à-dire se préparer au préalable, se mettre dans une position d’attaque, dans un mouvement pour s’élancer. S’il en est ainsi pour toutes les activités de la vie, il en est encore plus pour une année académique ou scolaire bien réussie. Les années passent d’une  « APPRENDS A ETRE AUJOURD’HUI CELUI QUE TU SERAS DEMAIN : PRETRE DE JÉSUS-CHRIST »manière irréversible, et c’est à nous de savoir profiter d’elles en nous préparant bien pour les abordés.  La communauté du séminaire n’a  pas voulu se dérober de ce principe important gage de tout succès, prendre de l’élan. En effet, du 19 au 26 septembre 2018, la communauté du séminaire a pris son élan pour cette année académique 2018-2019 par une retraite de début d’année. Précisons par là que pour le chrétien, tout commence dans le Christ et y trouve sa fin. Cette  retraite fut prêchée par le Père Alexandre K. BINGO, Directeur Diocésain de l’Enseignement Catholique (DDEC) de Banfora. Outiller par ses études en psychologie et en éducation, ledit prédicateur  nous a développé le thème suivant : « Apprends à être aujourd’hui celui que tu seras demain : prêtre de Jésus-Christ ». Nous vous proposons ci-dessous l’intégralité des enseignements de ladite retraite. Agréable lecture !


1ere causerie
Le temps de la formation est un temps de conversion, de transformation intérieure pour ressembler au  Christ, grand Pasteur. Au cours de cette retraite, nous ambitionnons de permettre aux jeunes séminaristes de se regarder de l’intérieur pour se découvrir davantage et de regarder le grand Pasteur pour lui ressembler plus. Nous voulons aider chaque séminariste à répondre à ces trois questions : qui suis-je ? (se mettre face à sois même) ; qui suis-je appeler à devenir ? (face au christ, le Grand Prêtre) ; que dois-je faire aujourd’hui pour être ce que je deviendrai demain ? (se laisser modeler par le christ : les chemins de conversion).
La retraite sera silencieuse avec beaucoup de temps de prière personnelle. Je vous enverrai le programme détaillé après.
Les conversions en vue du sacerdoce
Première Partie : se mettre face à sois même : qui suis-je ? (naturellement et socialement)
La grâce se greffe à la nature pour la perfectionner : Allons à la découverte de cette nature perfectible en nous.
Objectif : ce que nous sommes aujourd’hui est la résultante, la combinaison de plusieurs paramètres, de plusieurs influences. L’homme est modelé par son histoire, par sa situation familiale, par sa culture, son environnement économique, politique, social. Etc…
L’objectif de cette première est de permettre à chacun de découvrir ce qu’il est, avec ses défauts et ses qualités, les influences de son milieu extérieurs, son héritage familial , social et culturel.
Il est admis en psychologie sociale que ce qu’un homme est à un temps T est toujours le produit d’une résultante de plusieurs facteurs : facteurs héréditaires, facteurs sociaux, familiaux, environnementaux. Dans la construction de  la personnalité d’un homme il y a donc une part de l’inné (tempérament) et une part d’acquis (le caractère). La personnalité étant la combinaison entre le tempérament et le caractère.
La part de l’inné nous amène sur le terrain génétique : c’est tout ce qui nous a été transmis automatiquement parce que nous sommes nés de tel ou tel parents. Il est certain que tout homme reçoit, à sa naissance, avec  le capital génétique dont il hérite, un certain nombre de déterminations qui ne peuvent en aucun cas être considérées comme négligeables. L’inné ne nécessite pas d’apprentissage. Il relève du domaine du reflexe, du donné naturel.
Nous nous intéresserons au tempérament comme un déterminant inné qui marque un être humain pour toute la vie.
Qu’est-ce qu’un tempérament ?
Définition selon la psychologie : «  la façon innée avec laquelle une personne interagit et répond à son environnement (Olsen, 1999). Dès les premiers jours de la naissance, il est possible d’identifier des styles de réponses propres à l’enfant par rapport à son environnement. On crée un stimulus et on mesure l’intensité de réaction de l’enfant. Et selon sa façon de réagir, on peut dès la petite enfance détecter le tempérament de l’enfant.
Au point de vue théologique disons spirituel : Début le péché originel, la nature humaine est blessée et sujet à l’imperfection. Même si la grâce du baptême est réparatrice, elle ne détruit pas la nature mais elle l’élève en la sanctifiant. Indépendamment de notre volonté et des impacts de notre environnement, nous naissons avec des prédispositions, une façon particulière de réagir par rapport à un évènement. Ce que l’on appelle le tempérament. Il est naturel, il n’est décidé par personne, il est voulu par  Dieu, c’est un don de Dieu. Nous naissons naturellement avec ce dispositif qui nous permet d’appréhender le monde extérieur. Le tempérament nous dit comment nous réagissons devant un stimulus, une situation. Il définit notre rapport à la réalité, au monde extérieur, notre façon de vivre.

Expression de vos sentiments :

Devant une situation qui ne vous plait pas, avez-vous le courage de dire ce que vous pensez sur place? Est-ce que vous énervez vite ? Lorsque vous vous fâchez, est-ce que votre colère retombe aussi tôt ou ça traîne ? Quelqu’un vous a-t-il félicité un jour pour votre air joyeux ? Faites-vous souvent des choses que vous regrettez aussitôt ?
Quel est votre type de musique préférée ? Du reggae, du slow, du hip hop ? Du rock and roll ?

La vie relationnelle :
Avez-vous un ami ou une amie ?  Comment avez-vous apporté pour la première voie votre amie ? Directement ? En live ? Par sms ? Depuis quand dure cette relation ? Êtes- vous de contact facile ? Ou vous prenez plutôt beaucoup de temps avant de vous engager dans une relation ? Pardonnez-vous facilement ? Ou vous avez plutôt tendance à prendre le temps ?

La vie spirituelle :
Quelle est votre dévotion spirituelle ou exercice de piété préférée ou type de prière préférée? Le chapelet, l’adoration, la méditation personnelle, la louange ? Quelle est la prière qui vous ennui le plus ?

La vie intellectuelle :
Êtes-vous de nature ponctuelle ?  Savez-vous respecter les délais ? Vos devoirs et examens, est-ce que vous les rendez à temps ? Quelle matière préférez-vous le plus ?

Entourage familial :
Quel est le tempérament de votre père ? Est-il nerveux ? Calme ? Introverti ou extraverti ? Quel est le tempérament de votre mère ? Est-elle joyeuse ? Souvent pensive ? En bon terme avec les voisins ?  Avez-vous des frères et sœurs ? Observer leur façon de réagir aux différents évènements de la famille ? a qui ressemblez-vous plus en terme de façon d’agir, de réagir, de sentir les choses ? a votre mère ? à votre père ? À une de vos sœurs ou frères ?


              Prière   pour demander la grâce de revisiter son passé :
Dieu Tout puissant, tu es l’auteur de ma vie : ma vie, je l’ai reçu de toi.
Tu as permis qu’elle grandisse à travers le temps, dans un environnement donné, traversant des   évènements heureux ou malheureux. Bénis soit tu pour ta présence agissante dans ma vie. Je veux maintenant revisiter ce passé. Eclaire-moi afin qu’en le revisitant, je puisse découvrir ses ombres et ses lumières, les blessures causées,  les grâces reçues. Je veux me découvrir, pour mieux me  convertir et te servir. Saint Esprit viens à mon secours !

2ème causerie

Les différents types de tempérament. Traditionnellement, on reconnaît quatre types de tempérament. Ils correspondent à quatre façons de réagir face à une forte émotion ou stimulus.


Réaction rapide, et qui dure dans le temps :    tempérament colérique 

Expression des sentiments : celui qui s’énerve vite, garde rancune, boude, aime dire ce qu’il pense et ressent (quand ça va, ça va, quand ça ne va pas , ça ne va pas), par moment manque de patience

La vie relationnelle : a des amis de longues date, est exclusif dans les relations, fidèle, rancunier et pardonne difficilement.

Vie intellectuelle : une intelligence intuitive, vif intellectuellement, ordonné dans la pensée. Tres rationnel, organisé.

Vie spirituelle : pas de type de prière préférée. Quel que soit la forme de prière préfère la qualité, l’intensité que la durée, aime la louange, la prière à haute voie


Réaction rapide, mais qui ne dure pas :  tempérament sanguin

Au niveau émotionnel : se fâche vite mais se calme aussitôt, expressif, il offense rapidement et pardonne rapidement. Ses états d’âme sont éphémères. Il est positif

Au niveau relationnel : noue et dénoue vite en amitié ! Tendance un peu frivole. Beaucoup de rupture et de reconstruction en matière de relation, un papillon qui voltige de fleurs en fleurs

Au niveau intellectuel : intellectuellement irrégulier, inconstant. Performances irrégulières.

Au niveau spirituel : se sent dans tel ou telle forme de prière selon ses humeurs.


Réaction lente, mais qui dure dans le temps : tempérament mélancolique (moteur diesel)

Au niveau émotionnel : souvent dans la tristesse ! Il pardonne difficilement, rancunier, exprime peu ses émotions
Au niveau relationnel : aime la solitude, tendance a s’isoler, peu d’ami

Au niveau intellectuel : très intelligent, sens critique, sens de l’analyse. Bon philosophe

Au niveau spirituel : introverti, il est beaucoup prière personnelle, méditation


Réaction lente, mais qui ne dure Pas :  tempérament flegmatique

Au niveau émotionnel : froids et rationnels, cérébral, grande sècheresse émotionnelle, insensible, difficile à émouvoir et à impressionner

Au niveau relationnel : amitié très rationnelle, relation avec ceux qui partagent ses idées. Les liens sont plus rationnel qu’émotionnel.

Au niveau intellectuel : intuition intellectuelle
Au niveau spirituel ! pas de préférence, il est là, là on lui dit d’être là, pas plus , pas moins. Souvent en retard dans les activités

En conclusion on peut dire que  le tempérament est un donné naturel, la base constitutionnelle  avec lequel chaque personne affronte la nature de manière différente : « livres à eux-mêmes dans la nature, les colériques s’agitent, les sanguins se promènent, les mélancoliques explorent, les flegmatiques stationnent »  Dr Paul Carton

Prière à Marie pour demander l’aide de Marie :

Sainte Mère de Dieu, comblée de grâce
Dieu t’a choisi telle que tu étais : femme calme, méditative, humble, introvertie
Il t’a choisi là où tu étais : dans le foyer avec Joseph
Pour être la mère de son fils.  Quelle simplicité de Dieu : avec l’ordinaire il fait l’extraordinaire, à partir du naturel, il déploie le surnaturel.
Accorde-moi par ton intercession la grâce de découvrir le trésor naturel que Dieu a déposé dans mon cœur.


3ème  causerie

En langage informatique, pour un ordinateur on parle de partie hard et de partie soft. Le hard, c’est le disque dure, la capacité initiale, et le soft, c’est le développement des logiciels.

En psychologie, on peut comparer le tempérament à la partie hard de l’ordinateur et le caractère à la partie soft. Quels sont les logiciels que nous avons développés sur notre disque dur ? Quel est l’impact de notre environnement sur notre tempérament ?  Tandis que le tempérament est un donné  naturel, le  caractère relève plus du culturel. L’exploration du monde du caractère, nous emmènera à revisiter notre passé pour voir les évènements, les personnes, les situations heureuses ou malheureuses qui ont jalonné notre croissance jusqu’à l’adolescence.
  Nous considérons 4elements constitutifs de l’environnement de notre croissance :

 1-le milieu familial : la cellule familiale est le premier berceau, le terreau initial qui nous a accueillis.  Ce terreau initial va influencer le donné naturel qui est nous, le tempérament en termes de valeurs, de comportement. Quels sont les logiciels que la vie familiale a installés sur notre disque dur ?
Ø Sous l’influence de quel modelé parental ai-je été élevé ?: avais-je un père plus exigeant que charmant ? plus charmant que exigeant ? ou aussi charmant que exigeant. Un père hyper exigeant= enfant perturbé. Un père hyper charmant= enfant perturbé. Un père exigeant et charmant=enfant équilibré. De more pour la mère.
Ø Dans quelle ambiance familiale ai-je vécu ? une ambiance conflictuelle permanente =tendance à être belliqueux.  Une ambiance affective concurrentielle prononcée (polygamie)= individu du type très jaloux qui a tendance à transformer en adversaire ses collaborateurs ou ses pairs (médisance, diffamation)
Ø Suis-je issu de parents divorcés ?  ai-je été balloté en otage affectif ? ai-je eu dose affective nécessaire à ma croissance harmonieuse ? conséquences : la haine du masculin ou l’aversion du féminin ; exigeant et très demandeur d’attention et d’affection des confrères et incapables d’en donner parce que n’ayant pas reçu.
Ø Milieu familial et alcool : papa et maman aimaient-ils l’alcool ? maman était-elle propriétaire de buvette ou de cabaret ?
Ø Milieu familial et spiritualité : quelle est la dévotion de votre père ou mère ? quel était son tempérament spirituel ? introverti ou extraverti ? méditatif ou explosif ?
Ø Famille et condition économique : suis-je de parents aisés ? moins aisés ? pauvres ?  famille modeste, riche, indulgent ?
Ø Milieu familial et économie :



2-le milieu culturel :
Ici nous voulons nous intéresser aux logiciels élaborés par la culture. Les valeurs, les contre valeurs, les qualités et les défauts, les façons de penser, d’agir, de notre groupe social impact notre caractère.
La culture : les réponses que peuple donne aux questions existentielles qui se posent à lui : la culture inculque souvent dans l’inconscient collectif un mode de fonctionnement.

Milieu culturel et vie spirituelle : de quelle ethnie suis-je ? Quelles sont les caractéristiques communes à cette ethnie ? Quel est l’impact de mon environnement ?
Ø Milieu culturel et tempérament spirituel : les habitants de la savane  sont plus introvertis que extravertis et  ceux de la forêt plus extraverti qu’introvertis: tendance spirituelle explosive chez les ivoiriens. Le burkinabés était plus pausé. Méditatif contre explosif.  Explosif= plus d’expressivité, extériorité – le méditatif=plus d’intériorité,  de profondeur
:Peur des génies de la forêt et de la mer chez les peuples côtiers= spiritualité très charismatique avec  les prières de délivrance. Le croyant ivoirien peut transpirer la vitalité et pourrait

-l’éléphant ne passe jamais inaperçu (RCI)
-les lions de la terranga (roi de la jungle, sentiment de supériorité, les français de l’Afrique)

Ø Milieu culturel et  attitude vis-à-vis de l’autorité : culture de la soumission à l’autorité :   chez  les peuples  qui ont une organisation politique du type centralisé avec un chef.
Culture de l’indépendance  vis-à-vis de l’autorité : chez les peuples qui ont une organisation politique à pouvoir diffus.   Rien n’est mauvais en soi : des soumis on en a besoin, des indépendants ils sont nécessaires. Le meilleur, c’est l’hybride, le métisse : il évite les extrêmes : l’hypocrisie à outrance et l’insolence à outrance.

Ø Milieu culturel et trait de caractère : A travers l’emblème culturel, le symbole référentiel culturel, on peut détecter certaines caractéristiques propres à certaines ethnies : le mossi= l’étalon= guerrier conquérant=prêt à tout pour gagner tout. Qualités pugnacité, homme entier pour atteindre ses idéaux. Arrivistes au prix de l’hypocrisie et des combines
Le Samo : deux  lutteurs : des belliqueux, un va-t’en guerre. Opposant belliqueux : le chat noir du Nayala
Le Dagara : le carquois : la fierté guerrière : sens patriotique, grande conscience d’appartenance à une famille,  capable de tout pour sauvegarder sa fierté. Point faible : tendance à l’orgueil, à la vantardise.

 Les Goins et les Turkas : le rônier : l’isolement et le rayonnement de loin : cavalier solitaire, seul il cherche à aller loin. Ambitieux solitaire. Points faibles : non partisan de l’unité,  ce sont ceux qui sont loin qui profitent de lui

 le Bobo -Dioula= le silure= insaisissable : comme le silure dans l’eau, il est très à l’aise dans son milieu naturel, habile et agile. Point faible : flou, insaisissable, sournois, comme le silure qui avale les alevins, il aime rester le « coro » dans son biotope même s’il faut cannibaliser les autres.


Ø Milieu culturel et  vie morale : chez les Gouins et les Turkas : la cohabitation juvénile est une valeur : à l’âge de la puberté une jeune fille doit chercher à fréquenter un jeune homme  à qui elle est promise. Cette fréquentation doit aboutir sur un enfant. Un jeune qui grandit dans ce milieu n’a pas de gène dans sa relation avec le monde féminin : il a l’avantage de la sincérité (diffèrent de la vérité) et  manque de discrétion et peut manquer de vérité

Dans le milieu moaga, c’est tout à fait autre chose, c’était : une relation libre entre jeunes filles et jeune homme, sans engagement matrimonial est socialement  répréhensible
Un jeune qui grandit a tendance à la discrétion, à cacher  pour échapper à la censure sociale : il gagne en discrétion (qui peut friser la sournoiserie) mais a un manque à gagner en sincérité.

Les deux types ont tous à gagner en vérité en se convertissant tous à la pureté et à la chasteté évangélique

4ème causerie

3-le contexte socio-politique national et international :

Nous sommes d’une famille, d’une ethnie, d’un pays mais aussi d’une époque. Nous voyons maintenant l’impact du contexte socio-politique international et national sur notre disque dur naturel. Quel logiciel l’actualité internationale et nationale a installé sur notre disque dur ?


a) Au niveau international

Quelques phénomènes macrosociaux et leur influence sur l’ensemble de la société
De l’antiquité à la modernité : 18è
De l’antiquité jusqu’au moyen âge on peut dire que toute la société était organisé autour de Dieu  et de ses lieutenants qu’étaient les rois, les évêques, les prêtres, disons l’autorité politique et religieuse.
Un bouleversement important va s’opérer avec l’avènement des philosophes des lumières (18è siècle). Ces philosophes créent un courant intellectuel qui se donne pour but de sortir le peuple de l’obscurantisme de la religion et de la tradition par la raison. Ce courant marque la naissance de la modernité.
Dans la modernité, l’homme est la mesure de toute chose.
Elle rejette l'autorité et la tradition pour les remplacer par la raison et la science. Dieu et la      religion sont détrônés.
L'esprit moderne présuppose la connaissance comme accessible à l'esprit humain. La connaissance est certaine, objective et bonne et doit obligatoirement mener au progrès. L'homme moderne a une foi absolue dans ses capacités rationnelles. Par l'observation, l'expérience et la réflexion, chacun peut découvrir la vérité.

Le passage de la modernité à la postmodernité : le desenchantement de la raison (fin 20e siècle)
Pour passer de L’antiquité à la modernité, l’homme occidental a tué Dieu et son représentant le roi et l’a remplacé par la raison à qui il faisait totalement confiance. Mais petit à petit la raison a montré ses limites. Avec la mondialisation et le développement des medias, la ….
. La raison ne parvient pas à unifier la connaissance. On parle plutôt de coexistence de connaissances hétérogènes, de brisure du savoir (parcellisation, fragmentation, éclatement). Le sens et la rationalité semblent s'opposer.
Le rêve du progrès continu a été ébranlé par deux guerres mondiales, par l'holocauste, par le développement du nationalisme, par la crainte de la destruction nucléaire, par la dégradation de l'environnement. La technologie mise en œuvre est déshumanisante.
La raison est perçue comme un instrument de puissance et de domination qui étouffe le sujet, ses sentiments, son imagination, son intuition...
Peu à peu, l'optimisme de la modernité va céder la place au désenchantement et à la désillusion. La postmodernité va se présenter à la fois comme un rejet et comme un dépassement de la modernité.

Les caractéristiques de la postmodernité
La fin du règne de la raison
La modernité a fait de la raison la dernière idole, celle qui devait réussir là où toutes les autres avaient échouées (cosmos, religion, tradition, patrie...), celle qui devait réussir à unifier le savoir. Son échec signe donc la fin des idoles et l’entrée dans une nouvelle ère : la postmodernité. Cet échec remet également en question la notion même de progrès.
Le relativisme
« A chacun sa vérité » ! Cette expression caractérise parfaitement la postmodernité. Le relativisme découle de la fin des idoles, de l’absence de principe unificateur du savoir. Puisque la connaissance n’est pas certaine, objective et bonne, chacun est renvoyé à lui-même pour déterminer ce qui est vrai. La vérité est maintenant subjective, il s’agit de ce qui a un sens pour moi.
La méfiance  à l’égard de l’autorité
Puisque aucune autorité ne fait véritablement sens il en résulte une méfiance généralisée à l’égard de toutes formes d’autorité.
L’hyper individualisme
. Avec la fin du règne de la raison, le relativisme et la méfiance à l’égard de l’autorité, avec la nécessité de se déterminer uniquement par soi-même, le phénomène s’accentue encore… On peut alors parler d’hyper individualisme. L’hyper individualisme met notamment en avant l’importance de l’expérience personnelle et fait la part belle aux sentiments. « Je sens donc je suis » !
La prééminence de l’instant présent
Ici et maintenant ! Puisque le passé est définitivement révolu, puisque la possibilité même du progrès n’a plus de fondement, puisque l’avenir n’a rien à proposer, c’est au présent qu’il faut vivre et vivre intensément. Jouissance exponentielle de l’instant présent !
Une certaine désespérance
Alors que sous le règne de la raison, l'optimisme et un certain enthousiasme sont de mise, la postmodernité voit l'apparition d'un nouvel état d'esprit. L'optimisme cède peu à peu la place au scepticisme et au pessimisme voire au cynisme et à la désespérance.

Le retour du religieux
L’homme post moderne a un gout accentué du religieux mais une religion spéciale qui n’admet pas la raison et qui est fondé essentiellement  sur l’émotion.

De la postmodernité à l’hyper-modernité ! (début 21é siècle)
L’hyper-modernité c’est l’exacerbation de la post modernité. On peut observer la naissance de cette société autour des années 99 et 2000 avec le développement exponentielles des nouvelles technologies de l’information et de la communication, la globalisation accentuée de l’économie et du marché.
Toutes les caractéristiques de l’homme postmodernes ont muté au superlatif : il est hyper émotionnel, il vit dans l’ hyper relativisme, hyper individualisme (centré sur la satisfaction immédiate de ses besoins et allergique à la frustration), hyper désespérance (tendance à tout exagérer pour nourrir son désespérance), hyper prééminence de l’instant présent (un dépassement et un déversement de soi pour jouir l’instant présent), une hyper allergie à l’autorité , une hyper besoin d’Absolu à sa mesure.
L’individu hypermoderne ainsi définit n’est pas l’apanage seulement du monde occidental. On le retrouve partout dans la mesure où la globalisation avec l’hyper développement des moyens de communication a entrainé un éclatement des limites temporelles et spatiales. Il y a donc comme une culture universelle qui a entrainé une mutation anthropologique plus ou moins  accentuée dans le temps et l’espace. L’hypermoderne est un citoyen du monde.
La jeunesse burkinabé après l’insurrection est un fruit de cette mutation
Anthropologique contextualisée. Pour mieux la comprendre nous procédons à l’analyse du contexte socio-politique dans lequel elle est née et a grandi.
b) Au niveau national
Quelques faits socio-politiques majeurs et leur impact sur la jeunesse
1-le réveil des consciences : l’assassinat de Norbert Zongo
Par le biais de la colonisation, le Burkina Faso à l’instar de beaucoup de pays africains a connu d’importantes transformations socio-culturelles dû au contact avec l’occident qui lui a inoculé sa culture.
Après l’indépendance, le grand effort qui a été fait pour la scolarisation et l’éducation qui a entrainé un éveil important des consciences avec une participation de plus en plus grande à la vie politique. L’avènement des NTIC et sa vulgarisation au début des années 98 va vite changer la mentalité du peuple burkinabé. Et l’assassinat du journaliste Norbert Zongo le 13 Décembre 1998  donnera l’occasion au peuple de révéler sa nouvelle identité : un peuple qui a décidé de refuser l’injustice et l’impunité, un peuple révolté contre le pouvoir politique. Et les jeunes, surtout les élèves se trouvent au-devant de cette révolte nationale avec son corolaire de grèves et destructions des édifices publiques et des symboles de l’état, la perturbation de la vie scolaire.
2-des valeurs morales en souffrances au Burkina:
La mondialisation de l’économie sous l’égide du capitalisme à outrance a infecté gravement les valeurs morales au Burkina.
« En ce qui concerne les valeurs, l’analyse est celle d’une société dans laquelle l’appétit est orienté moins vers le savoir, que vers l’argent, devenu une valeur de référence au-dessus de la famille, de la nation, de la république et de Dieu. L’argent est aujourd’hui un véritable maître, une divinité idolâtrée par une jeunesse largement assoiffée de biens matériels et prête à tout pour s’en procurer ; cette divinité inocule le poison de la corruption dans le corps social à telle enseigne que la corruption est devenue aujourd’hui une culture administrative aux pratiques banalisées. » (cf. message des évêques du Burkina sur la mise en place du sénat
-le développement de l’individualisme à outrance prend le dessus sur la solidarité
-la culture de la médiocrité, du gain facile sous-tendue par la philosophie du gagner tout, tout de suite et par tous les moyens a remplacé celle de l’excellence, de l’effort, de la persévérance et de l’amour du travail

Une atmosphère politique délétère :

--la patrimonialisation du pouvoir et le refus de l’alternance démocratique : 27 ans de règne du clan Compaoré accusé d’assassinats politique

-l’incapacité avérée de l’Etat à garantir  les droits fondamentaux des citoyens : les besoins essentiels de base ne sont pas suffisamment satisfaits : (santé, éducation, emploi, logement, nourriture)
-l’impunité sous toutes ses formes. Au sujet de l’impunité, le Comité National d’Éthique en 2007 soulignait dans son rapport que « l’impunité, la politisation, la corruption engendrent des frustrations et aboutissent à des révoltes, c'est-à-dire, au non-respect des règles, au rejet de l’autorité et de ce qu’elle représente. C’est le terreau de l’indiscipline, et de l’incivisme. Elles substituent aux valeurs positives, d’autres valeurs qui sont à l’opposé de la morale comme l’argent et la position sociale. C’est par elles que surviennent les dysfonctionnements et les fractures sociales les plus graves ».

Un climat économique degradant
-la défaillance notoire de la politique économique avec comme conséquence la croissance de la pauvreté  d’une masse de plus en plus importante. comme l’a constaté le Rapport Général de l’Étude Nationale Prospective Burkina 2025 « […] On s’étonne aujourd’hui qu’au Burkina Faso, malgré la croissance relativement soutenue qu’a connue le pays ces dernières années, la pauvreté n’ait pas reculé d’un pouce mais ait plutôt marqué une relative progression. Cela étonne parce qu’on a oublié le facteur social, sa relative primauté sur, ou, en tout cas, forte liaison avec le facteur purement économique ».
- la polarisation de la richesse au niveau d’un groupe qui se partage les pouvoirs politiques et financiers a engendré une pauvreté révoltante rejetée par les jeunes. A ce sujet, dans la même lettre pastorale sur la mise en place  du sénat les évêques du Burkina faisaient remarquer ceci : « Cette situation conduit à des attitudes de rejet ou de défiance, surtout de la part de la jeunesse, qui ne croit plus aux discours populistes et électoralistes et à l’égalité de chances parce qu’estimant vivre dans l’impasse, sans avenir, sans perspective, et en qui s’accroit le sentiment de l’injustice ; « si tu ne connais personne là-haut tu ne peux rien obtenir, tu ne peux rien devenir », c’est le refrain de beaucoup de jeunes lassés, fatigués d’être déçus.
Il s’ensuit un changement de mentalité et d’attitude des populations dans l’appréhension de la réalité sociale. La plupart des individus n’acceptent plus la pauvreté.

L’insurrection populaire : l’œuvre d’une jeunesse revoltée
Fatigué d’être déçu, épuisé d’être berné par les hommes politiques, le peuple burkinabé s’est soulevé contre le régime de Blaise Compaoré qui voulait coûte que coûte  modifier l’article 37 de la constitution.
A la base et au-devant de ce soulèvement populaire se trouve la jeunesse burkinabé et les organisations de la société civile sous l’égide de l’opposition avec à sa tête Zephyrin Diabré.
Comme un seul homme, un jeune homme survolté, la jeunesse burkinabé s’est mobilisé le 30 Octobre devant l’assemblée nationale pour s’opposer énergiquement au projet de révision de l’article 37. Ce jeune homme burkinabé survolté, bravant les balles, s’exposant au gaz lacrymogènes, affrontant la mort, a contraint l’opposition à demander la démission du président Blaise Compaoré.
Après la déclaration du Président Compaoré dans la nuit du 30 octobre, annulant le projet de loi avec à la suite la dissolution du Gouvernement, hyper survoltés, les jeunes se sont spontanément mobilisés le lendemain 31 octobre à la Place de la nation, afin d’aller au siège de l’Etat-major général des Armées pour demander à l’Armée de prendre ses responsabilités en demandant au président de quitter le pouvoir.
En conclusion, c’est la jeunesse qui a imposé à l’opposition la conduite à tenir jusqu’à la démission et au départ du Président  Blaise Compaoré. Et cela au prix de plusieurs vies sacrifiées et de nombreux blessés. Cette insurrection populaire qui est l’aboutissement d’un climat socio-politique et économique qui s’est dégradé progressivement a consacré l’émergence d’un nouvel individu jeune burkinabé avec de nouvelles caractéristiques identitaires singulières.

Troisième partie :Caracteristiques identitaires du jeune burkinabé post-insurrectionnel
Selon le recensement de 2006, les jeunes  de 15 à 29 ans représentent  le quart de la population burkinabé  et ceux de de 0 à 29 ans, 73 %). « Notre nombre c’est notre force » c’est le slogan du balai citoyen. C’est ce grand nombre de jeunes qui sous l’influence de ce climat socio-politique national et avec la globalisation qui a acquis une nouvelle façon d’être (de penser, d’agir, de croire, de nouveaux rapports vis-à-vis de l’autorité, du temps et de l’espace et même de la transcendance.
Voici quelques traits caractéristiques du jeune burkinabé d’après l’insurrection. Avant de les énumérer, je voudrais signifier qu’à dessein, je n’ai pas voulu classer ces traits en négatifs ou en positifs. A travers l’attitude des jeunes dans leur appréhension de la réalité sociale, je fais des constats sur leur psychologie. Derrière chaque constat, on peut y déceler du positif ou du négatif, des opportunités ou des risques, des forces ou des faiblesses.

1-Le jeune burkinabé un être «  fermenté » et révolté :
Tout ce qui fermé fini par se fermenté et par s’éclater par la suite : longtemps enfermé dans le bocal de l’ignorance, de l’injustice, de l’impunité, de l’incertitude de l’avenir, la jeunesse burkinabé a fini par se fermenté et explosé : résultat : la révolte est devenue une attitude innée, elle fait désormais partie intégrante de son mécanisme de fonctionnement, de son mode d’appréhension de la réalité sociale.
Cette révolte est aussi la conséquence de l’ambiance familiale dans laquelle est élevée la plupart des jeunes : ils sont souvent issus de plus en plus de parents divorcés, de famille monoparentale, victime d’un otage sentimental qui finit par les frustrer et les révolter.
Privés de la dose normale d’affection nécessaire à l’équilibre psycho-affectif d’un être, ils se lancent dans une quête d’affectivité qui s’exprime en terme de violence.  Il est en quête d’attention, d’affection, d’écoute et de considération.
2-Le jeune burkinabé, un violent par principe :
Révolté par toutes sortes d’injustices sociales, ayant expérimenté le succès de la violence lors de l’insurrection, le jeune burkinabé post-insurrectionnel a érigé la violence comme moyen privilégié de revendication. Sur habité par le sentiment d’être brimé, il est convaincu que pour se faire écouter il faut faire prévaloir l’argument de la force. Pour parvenir à ses nobles fins, la violence qu’elle soit verbale ou physique est l’arme efficace.
L’accumulation de frustration a fait du jeune burkinabé un être agressif : l’agressé est devenu l’agresseur. Emporté par ses émotions, il fait fit de la raison devant les situations : nous sommes en présence de l’être hyper émotionnel, pure produit de l’hyper modernité
3-le jeune burkinabé, être en quête de justice et de vérité :
Déçu d’être trompé et fatigué d’être exploité, on sent chez les jeunes une aversion contre toute forme d’exploitation, de mensonge et de détournement :
Tolérance 0 vis-à-vis des aînés, des leaders, des autorités : le leader, l’aîné, s’il n’est pas un ange doit faire preuve d’exemplarité à la limite de l’humain.
4-Le jeune burkinabé, être fragile et malléable à la merci des hommes politiques :
Est malléable une matière qu’on transformer à sa guise, qu’on peut manipuler pour obtenir la forme qu’on veut. Cette malléabilité de la jeunesse est due au fait qu’elle fonctionne plus par l’émotion que par la raison. Est vrai ce qui suscite beaucoup d’émotivité. Dans l’appréhension de la réalité sociale, la raison est reléguée au second plan : l’esprit critique (critical thinking/anglais) qui permet d’analyser les faits avec un certain recul, a fait place au suivisme émotionnel.
Conscient de cette nouvelle propriété de la jeunesse, les leaders politiques  fabriquent souvent des situations émotionnelles par exagération ou par pur mensonge pour manipuler la jeunesse à sa guise. Les réseaux sociaux sont une aide très appréciable pour susciter cette communion émotionnelle factice, artificielle.
En créant l’homme, Dieu l’a doté d’une tête (siège symbolique et géographique du raisonnement) et d’un cœur (siège symbolique et géographique des émotions). Et entre la tête et le cœur, il a fait une autoroute, le cou pour permettre des allés retours entre la raison et l’émotion. Chez le jeune hyper émotionnel, il y a comme un bouchon sur cette autoroute, une perte de connexion : les visites de la raisons dans le sièges des émotions sont très rares et même presque inexistantes :


5-Le jeune burkinabé, un être sous l’emprise de l’immédiateté :
La mutation anthropologique qu’a connu le jeune burkinabé a changé son rapport avec le temps : « plus rien ne sera plus comme avant » : c’est une négation pur et simple du passé  et un retournement vers l’avenir. Ne faisant plus confiance à l’homme politique incapable de garantir son avenir, (après l’insurrection les problèmes ne sont pas résolus), le jeune burkinabé n’a plus foi qu’au présent. Il veut tout, tout de suite, par tous les moyens. Le passé est un bourreau, l’avenir un complice, seul le présent est un ami digne de confiance. Alors à Dieu la persévérance, la patience, l’endurance.
6-l’allergie systématique à l’autorité :
Le jeune burkinabé tient responsable l’autorité politique des maux sociaux dont il est victime. Le détenteur de l’autorité est perçu comme celui qui l’empêche de s’épanouir. D’où une certaine méfiance vis-à-vis de l’autorité. L’exemplarité  à perfection du détenteur de l’autorité est désormais une nécessité pour sa crédibilité.
Il s’ensuit une déconsidération générale du détenteur de l’autorité en général que ce soit le parent, le professeur, le supérieur hiérarchique ou  l’aîné.
- L’hyper individualiste  et dependant de ses sentiments:
Faisant fi de l’autorité, le jeune burkinabé tend à s’autodéterminer et à s’autogérer en  mettant en avant l’expérience personnelle. Il est dans son monde, il s’écoute et prends soin de ses sentiments : « je sens, donc je suis et non je pense donc je suis »
-le jeune burkinabé, un chercheur d’un Dieu à sa mesure :
Un goût du religieux demeure chez le jeune burkinabé. Il cherche Dieu, un dieu à sa mesure. Il cherche une religion spéciale qui ne passe pas le temps à expliquer les choses (la raison) mais qui lui permet de se sentir, de se déverser dans l’instant présent (l’émotion). Il cherche une religion qui va lui permettre de s’épanouir pas demain, mais aujourd’hui, ici et maintenant. Une religion qui lui garantit la jouissance de l’instant présent, la promotion du présent.
Ils ont tendance à se tourner vers les groupes religieux qui leur offrent l’opportunité de vivre ses expériences émotionnelles intenses.

Ce sont les stigmates de notre époque sur l’identité de la jeunesse, sur vous. Vous êtes de votre époque, vous êtes de votre temps.

Nous sommes nés avec un disque dur, le tempérament. L’influence de l’environnement culturel, familial et socio-politique a impacté ce disque en installant inconsciemment des logiciels en nous. Il est temps maintenant de découvrir ce résultat que nous sommes devenus par cette combinaison. Ce résultat, c’est la personnalité, c’est notre personnalité. Le tempérament= base constitutionnelle ; le caractère= reflet de nos expériences et la personnalité : est la résultante du tempérament et du caractère.

· « La personnalité est la somme totale des schémas de conduite d’un organisme, actuels ou potentiels, déterminés par l’héritage et l’environnement. » Hans Eynseck (1947).
· « La personnalité correspond aux schémas typiques de conduite (en incluant les émotions et les pensées) qui caractérisent l’adaptation de l’individu aux situations de la vie. » Michel (1976).


Le perfectionniste

Quand tu aimes que les choses soient bien faites, tu t’accroches aux détails, quand tu entreprends quelque chose, tu prends tous les moyens pour que cela réussisse, tu te fâches lorsque les choses sont mal faites, tu as tendance à te croire supérieur aux autres, la dominante de ta personnalité est le perfectionnisme. Le perfectionniste est  tourné vers l’intérieur
Qualités : la rigueur personnelle et les idéaux élevés. Un vrai leader
Défauts :colère – impatience-intolérance

 

L’altruiste :

Quand tu es émotionnellement tourné vers l’extérieur (extraverti), Quand tu es sensible au sentiment et à la reconnaissance des autres, tu es préoccupé à rendre les autres heureux, tu cherches à aimer et à aider les gens, tu aimes que les gens apprécient ce que tu fais et parfois tu ne veux pas qu’on s’occupe de toi,  tu nie tes besoins au profit de ceux des autres, tu es altruiste.
Qualités : aimable-affable-généreux.
Défaut : orgueil, manipulateur et séducteur

Le bourreau de travail

Intra et extraverti
Tu es un homme d’action, tu aimes réussir les choses, tu as de l’ambition,  tu aimes réussir coute que coute ce que tu fais, tu es sans sentiments au travail, tu es efficace, compétitif, tu as peur de l’échec tu es bourreau de travail.
Qualités : bon organisateur, efficace-leadership
Défauts : mensonges (peut gonfler artificiellement l'ampleur de ses succès. Mais surtout, il s'identifie à ses projets au détriment de son être véritable qu'il connaît mal), hyperactivité.

Le romantique

Introverti, il très sensible au beau, c’est un poète rêveur, il a désir d’être unique, ils s’auto-apprécient, il n’aime pas ce qui banal, il aime ce qui est original, il est mélancolique.
Qualités : charmant, patient, l’écoute, bon confident plein de compassion
Défauts : envie-jalousie
.

L’observateur

Il est très mental et peu sentimental, il recherche la connaissance, le rationnel, il passe tout son temps à accumuler les connaissances, il aime l’autonomie, il est logique et très cérébral. Il aime l’isolement. L’émotionnel est une menace de sa stabilité intérieure.
Qualités : logique, bonne qualité d’analyse et de synthèse, planificateur.
Défauts : égoïste, ’’avariste’’, froid relationnelle ment.

Le solitaire

Anxieux et fidèle, il préfère rester en retrait. C’est un sceptique qui a peur qu’on le trahisse. Sa devise, c’est réfléchir au lieu d’agir. Soit il se soumet, soit il se soulève contre l’autorité. Il s’identifie aux causes des plus défavorisés, et  incarne ainsi le leader de l’opposition. Il a peur de reconnaître sa propre colère, et craint celle des autres.
Qualité : prudence-sens élevé de la justice et de la défense des plus faibles
Défaut : tendance à l’isolement-théoricien

L’épicurien

Il aspire à une vie merveilleuse et a de grands projets. Il a besoin de prendre du plaisir au travail, et son enthousiasme est communicatif. Il n’aime pas souffrir, ni être en conflit avec autrui. Il se défend en attaquant avec engouement et optimisme.
Point positif : enthousiaste-joie communicative
Point négatif : il fuit la souffrance, évite les conflits, aime la paix avec les autres à tout prix

Le chef

Il a un besoin compulsif de tout contrôler. Derrière son pouvoir, il se sent en sécurité. Il maintient le contact avec les siens, et se charge de les défendre. Sa vie professionnelle et sa vie privée sont toutes deux soumises à des règles. Pour lui, la justice n’est pas à négliger, et la faiblesse est sa bête noire. Il a besoin de fixer des limites et ne fait pas les choses à moitié.
Qualité :homme entier,  homme de principe, assume ses responsabilités, ne fait rien à moitié, leader
Point faible : orgueilleux, autoritaire, impatient.

Le médiateur

Il a la capacité de s’entendre avec tout le monde. Il aspire à la neutralité et évite le conflit. Il agit par routine et n’aime pas le changement : il a du mal à « dire non ». Il est difficile pour lui de se sentir bien lorsqu’il est seul. La haine et la colère lui inspirent distance et séparation. Patient et têtu, il espère que le temps résoudra les conflits. Il observe les gens et les catalogue car pour lui, c’est important.
Point fort : contact facile, conciliateur, pacifique, patient
Point faible : évite le conflit, ne sait pas dire non, soigne son image sociale, déteste la solitude

Conclusion : qui suis-je aujourd’hui ? se découvrir avec ses qualités et ses défauts, ses grâces et ses péchés, la dominante de sa personnalité c’est ce que chacun a essayé de faire avec l’assistance du saint Esprit. Nous nous sommes donc regarder. Maintenant nous voulons tourner notre regard vers le Christ, celui-là même à qui nous voulons nous identifier par le sacerdoce. Tourner notre regarder pour observer attentivement les traits caractéristiques de sa personnalité. Qui suis-je appelé à devenir en vue du sacerdoce ?
« Chant : n’ai pas peur, laisser toi regarder par le christ, laisse toi regarder car il t’aime »

La personnalité de Jésus


1-Jesus le perfectionniste parfait :
La perfectionniste version humaine a comme qualités : rigueur personnelle et idéaux très élèves.
En observant la vie du christ, on remarque avec grande évidence  qu’il est très exigeant envers lui-même et qu’il place la barre très haute en termes d’idéal.
Jésus, un homme exigeant et rigoureux :
Il accepte tout sorte de sacrifices et s’impose une discipline personnelle  faite de mortification: il ne dort pas, malgré la fatigue, il continue, il persévère. Malgré les tentations, il se discipline pour faire la volonté de son père.
Jésus, un homme aux idéaux très élevés :
 Au niveau moral, sa barre d’idéal est à la hauteur maximale :
Il ordonne la perfection :
 "Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait" (Matthieu 5 : 48) :
Il demande ce qui est humainement difficile et peut impossible : l’amour des ennemis
« Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » mt 5, 44
 « car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux" (Matthieu 5 : 20). »
Le renoncement aux liens affectifs les plus légitimes et intimes
-« celui qui aime son père, sa mère plus que moi, n’est pas digne du royaume des cieux » :

La radicalité optionnelle pour le suivre : « Dans Marc 9:43-48, Christ dit, «Si ta main est pour toi une occasion de chuter, coupe- la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe- le; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, que d’avoir les deux pieds et d’être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point»

-Au jeune homme,  il demande un choix radical : « va, vend tout et suis moi » Luc 18:18-25 :


Le christ, un colérique devant le mal : il a des convictions fondamentales et ne marchandent devant elles : en témoignent sa colère devant les marchands du temps «  Et ayant fait un fouet

Le christ, le perfectionniste parfait : orgueilleux –intolérant-impatient comme défauts, points faibles du perfectionniste.
Deux grandes qualités corrigent à la perfection le perfectionnisme du christ
L’humilité : le christ, un homme humble :

Humble par essence : « ayant la condition de Dieu, il ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père »  Philippiens (2, 1 11)


Humble dans son existence, sa vie : la scène du lavement des pieds ( Jean 13:3-5): le maître qui lave les pieds des disciple : scandale dans la tradition juive. Inversion de statut. Et Jésus explique : Savez-​vous ce que je vous ai fait ? [...] Si [...] moi, bien que Seigneur et Enseignant, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné l’exemple, pour que, comme moi je vous ai fait, vous fassiez vous aussi. 
Le christ, un perfectionniste miséricordieux : le christ bien qu’il place la barre haute au niveau des idéaux,  est prêt à pardonner au pêcheur qui se répand. Il n’est pas un perfectionniste pur et dur, impatient, un idéaliste, un rigoriste moral intolérant et cassant. Il fait preuve de miséricorde, un homme de miséricorde :

La femme adultère jn 8,1-11: un homme sans faute qui comprend l’homme dans la faute
à travers l’épisode de la femme adultère ; Jésus nous révèle que devant le pécheur, Dieu ne juge pas, il ne condamne pas ; il pardonne. Il nous donne par la même occasion de connaître le cœur de l’homme : pendant que Dieu qui est sans péché pardonne, l’homme qui est pécheur condamne.
Analysons ensemble l’attitude des pharisiens et celle de Jésus devant la femme adultère.
L’adultère était un péché grave interdit par la loi de Moïse. Deut 22 ; 22-24 : si l’on prend  le fait un homme couchant avec une femme mariée, ils mourront tous les deux, l’homme qui a couché avec la femme et la femme elle-même (u ; lévit. 20/10
Les pharisiens et les scribes amènent devant Jésus une femme qu’on a prise en train de faire l’adultère : 1ère attitude : les pharisiens interprètent injustement la loi : une femme ne fait jamais l’adultère seul. Où est l’homme avec qui la femme a fait l’adultère ? et pourtant la loi de Moïse prévoit la lapidation des deux. A quand l’homme cessera d’être injuste envers la femme ? A quand l’homme cessera de se donner tous les droits sur la femme ? A quand l’homme comprendra qu’il a les mêmes exigences que la femme devant la loi de la fidélité ? J’accuse nos traditions qui encouragent l’homme dans son injustice vis-à-vis de la loi de la fidélité ? Elles auront à répondre au tribunal de Dieu. J’accuse notre société qui est prête à  comprendre l’homme adultère et prompte à condamner la femme adultère ; j’accuse notre monde qui refuse la nouveauté de l’Evangile qui accorde une égale dignité à l’homme et à la femme. Que c’est contradictoire de permettre aux uns de faire le mal parce qu’ils sont mâles et de le défendre aux autres parce qu’elles sont femelles ! je voudrais prêter mes yeux et mon cœur à toutes les femmes qui sont entrain de souffrir de cette injustice au masculin, je voudrais comme Jésus les rejoindre dans leur souffrance pour les rassurer que si le tribunal des hommes les condamne celui de Dieu les rétablira.
La deuxième attitude des pharisiens : ils ont humilié. Ils ont trimbalé la femme  de force ; nue dans la poussière au milieu de la foule en l’humiliant et en la blessant dans sa dignité pour un péché qu’elle n’a pas commis seul. En jula o ya lièbou. Quelle a été latitude de Jésus ?
Contrairement aux pharisiens qui ont bafoué la dignité de la femme ; Jésus n’a pas voulu humilier la femme. Lorsqu’on a amené la femme devant Jésus, jésus n’a pas pu la regarder ; jésus a baisser les yeux et il commençait à écrire au sol ; juste pour ne pas mettre la femme mal à l’aise ; juste pour ne augmenter sa honte : quelle belle leçon du Christ qui nous apprend que quel que soit la faute que quelqu’un a pu commettre, il faut toujours la respecter dans sa dignité ; l’humiliation augmente la souffrance du pécheur ! C’est comme quelqu’un qui a une plaie et vous enfoncer un clou dans sa plaie. Dieu aime le pécheur même s’il déteste le péché. Dieu ne se met pas du côté de nos péchés pour nous faire souffrir davantage mais il fait alliance avec le pécheur contre ses péchés.
La troisième attitude des pharisiens : ils jugent et condamnent la femme à la lapidation. Une femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Elle est jugée et condamnée. Les pharisiens qui sont aussi pécheurs que la femme jugent et condamnent. Un pécheur qui juge et condamne un autre. C’est cette contradiction que Jésus révèle aux pharisiens en leur demandant : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre » Quelle belle réponse à des pécheurs impénitents qui se donnent le droit de condamner d’autres pécheurs ! Ces pharisiens mêmes s’ils étaient méchants ils étaient intelligents. Ils ont compris la réponse de Jésus voilà pourquoi personne n’a jeté une pierre sur la femme et ils ont commencé à partir en commençant par les plus vieux ; ceux-là même qui ont vieilli dans le péché ont été les premiers à comprendre la réponse du christ.
Dieu qui est sans péché ne condamne pas le pécheur pourquoi l’homme va-t-il condamner son pécheur. Jésus nous interpelle au pardon, à la compréhension, à ne jamais enfermer quelqu’un dans son passé : « moi non plus je ne te pardonne pas… va et désormais ne pèche plus. » Dieu ne condamne jamais l’homme dans son passé ; il est toujours prêt à accorder au pécheur sa miséricorde pour le rétablir dans son présent et rendre son futur meilleur. Pour Dieu l’homme est toujours en devenir. Il est interdit donc de le figer par nos jugements

2-Jésus, l’altruiste parfait : l’altruiste, c’est celui qui émotionnellement tourné vers les autres. Il est hypersensible à ce que vie son prochain et est prêt à se donner totalement pour répondre aux besoins des autres.
Une des qualités dominantes du christ perceptible dans les évangiles est son amabilité. Il recherchait par-dessus tout à aimer son père et son prochain.  voilà pourquoi il recommande à ses disciples l’amour comme trait distinctif (Jn 13 :34-35), un amour total, jusqu’au bout : « il n’y a pas de plus grand amour que donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15 :13-14). Il donna lui-même l’exemple en mourant sur la croix.
Son amour se manifeste par sa grande sensibilité à la misère de l’autre, à sa compassion active pour soulager, pour combattre les germes de la mort, le mal sous toutes ses formes.

Observons cette qualité remarquable du christ dans le récit de la résurrection du fils de la veuve de Naîm: (Lc 7, 11 -16)

 Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu'une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l'on transportait un mort pour l'enterrer : c'était un fils unique et sa mère était veuve, une veuve qui perd son fils unique : elle doublement écrasée par deux épreuves : les morts précoces de son mari et de son unique fils. Au temps de Jésus, c’est le pire que l’on pouvait souhaiter à une femme : être sans mari et sans fils garçons s car ce sont ces deux qui constituaient sa protection juridique, sa sécurité sociale.
Jésus se trouve devant une femme dont le cœur est déchiré, déchiqueté par  l’épreuve,  écrasée par le chagrin ; traumatisée par un double drame : donc  une femme en détresse absolue. Face à cette misère , jésus n’attend pas que la femme lui demande quoique ce soit, à sa simple vue  Jésus est immédiatement et profondément bouleversé « il fut saisi de pitié » nous dit le récit, on pourrait dire qu’il craque ;  il souffre avec elle , ne pleure pas dit Jésus !  Il se met du côté de la femme pour porter sa souffrance : Ici Jésus se révèle  comme le Dieu plein de compassion, un Dieu sympathique (qui souffre avec nous). C’est la première révélation. Mais Jésus ne se contente pas de compassion passive il passe à l’action : Après avoir rejoint la veuve au plus profond de son drame, il prend ses responsabilités pour changer la situation, pour la soulager : en  réclamant  la vie à la mort « je te l’ordonne : lève-toi et marche ». Et le jeune homme revint à la vie. Quel soulagement pour la veuve. Elle vient de faire l’expérience d’un Dieu  Sensible à la misère humaine, un Dieu prêt à Tout pour soulager
Jésus a un cœur qui sait s’émouvoir devant la souffrance. Un cœur qui se laisse irradié par les souffrances de l’autre, un cœur qui s’imbibe de la souffrance de l’autre, un cœur sympathique, ce cœur ne juge point, ne condamne point mais craque instinctivement  devant la misère humaine : ce cœur, c’est un cœur de mère, un cœur maternel. Alors que Dieu nous donne un cœur de mère et nous ferons des misères à a misère humaine.(les diacres  si vous voulez jauger la pastoralité de votre cœur mesure sa capacité de s’émouvoir devant la misère)
Qu’il nous préserve du cœur de pierre, disons du cœur en pierre, en béton armé prêt à condamner, à juger, à enfoncer les clous dans des plaies déjà béantes.
Jésus est un altruiste parfait : un des défauts de l’altruiste, c’est que son amabilité est souvent intéressée ce qui le rend séducteur et manipulateur. L’altruiste version humaine met son amabilité au service de son ego.  La compassion, l’amabilité du christ est désintéressée. Sa qualité de compassion et d’amabilité n’est pas à son service mais au service de l’accomplissement de la volonté de Dieu. Il ne demande rien et n’attend rien. Il soulage, libère, pour la gloire de Dieu. Il est altruiste parfait parce que décentré sur lui-même. Toute sa vie est une pro-existence : exister pour les autres.
Point de conversion : décentrement, désintéressement

3-JESUS , UN BOSSEUR= le bourreau du travail
Comme caractéristique de sa personnalité, un bourreau du travail est caractérisé par sa passion au travail. Jésus avait ce trait de personnalité c’était un grand bosseur, un homme multitâche : il enchaîne les activités, il passe des nuits sans dormir, il est fatigué par son travail, il est dans un certain activisme pastoral : il prie, il prêche, il exorcise, il marche, il est au contact des foules : c’est un bosseur : journée typique de boss : Jésus guérit la belle-mère de Pierre : Marc 1, 29-39
Un des défauts du bourreau du travail : activiste à outrance. En regardant Jésus, il n’a pas ce défaut. Il y a un équilibre dans sa personnalité : son activisme pastoral est encadré par la contemplation : Cette journée de Jésus est encadrée par deux moments de communion à Dieu : cette prière communautaire matinale à la synagogue en ce jour de sabbat et cette prière personnelle nocturne dans un endroit désert
DU romantique en Jésus : le romantique nous l’avons vu est  introverti et très sensible à ce qui est beau : il aime s’émerveiller : Matthieu 11.25. En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et de ce que tu les as révélées aux enfants.
26 Oui, Père, je te loue de ce que tel a été ton bienveillant dessein.²
-il tombe en admiration devant la foi du centurion: (Et Jésus, ayant entendu ces choses, admira le centurion1. Et se tournant vers la foule qui le suivait, il dit : Je vous dis que je n'ai pas trouvé, même en Israël, une si grande foi. (Luc 7, 1-10)
Mais un romantisme sans envie ni jalousie. Dans aucun passage de l’évangile, on a vu jésus entrer d’envier : il s’émerveille, il rend grâce à Dieu .

Jésus, un observateur  parfait: est un doué dans l’exercice de la raison : il avait une grande connaissance de l’ancien testament, des psaumes. Venu non pas pour abolir mais parfaire la loi, il avait une connaissance parfaite de la torah. En témoignent ces nombreuses références à l’ancien testament. Il battait en débat les scribes et les docteurs de la loi : mieux qu’un docteur de la loi, on pouvait lui donner le titre d’agrégé de la loi : Très rationnel, très logique et convaincant par ces arguments, il arrivait à battre les pharisiens dans leur raisonnement : le plus jeune agrégé de l’histoire, à 12 ans
Luc 2, 41-52 (Jésus parmi les docteurs de la loi)
« Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils y montèrent en pèlerinage. Comme ils s’en retournaient, le jeune Jésus resta à Jérusalem à l’insu de ses parents. Ne le trouvant pas dans le convoi des pèlerins, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher. C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence. En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père
 et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Il leur dit : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? 
L’évangile est parsemé d’exemple où il a gagné rationnellement ses débats avec les pharisiens et les docteurs de la loi :
La rationalité est une caractéristique évidente de la personnalité de Jésus Mais Jésus  n’était pas un rationnel au cœur desséché. Il avait de la compassion, de l’attention, de la miséricorde envers les autres. C’était un rationnel altruiste.

Jésus, un solitaire : le solitaire est caractérisé par sa recherche de la solitude. Jésus de l’évangile n’était pas seulement partisan du bain de foule, il aimait la solitude. Il se retrouvait souvent seul pour prier, pour se connecter à son Père. Il était familier de son monde intérieur.
Il disait : Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret, et ton Père qui voit dans le secret te le rendra (Mt 6.6)
Jésus est un solitaire mais pas un isolé : le solitaire se retire pour se retrouver, celui qui ‘isole fuit les gens en se fuyant lui-même.
Le solitaire a un sens élevé de la justice et est défenseur des plus faibles : Jésus a cet trait de personnalité : cf. : son discours programmatique en Luc 4,16-30 : Nous sommes là devant un texte capital, placé par St Luc au début du ministère public Jésus proclame le texte d'Isaïe 61, 1-2 :
"L'Esprit du Seigneur est sur moi parce qu'il m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la
Bonne nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs la délivrance  et aux aveugles le retour à la vue,  rendre la liberté aux opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur"(Lc 4, 18-19).
Et Jésus de commenter : "Aujourd'hui, s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Écriture"(v.21)

Jésus un épicurien équilibré :

Il aspire à une vie merveilleuse et a de grands projets. Il a besoin de prendre du plaisir au travail, et son enthousiasme est communicatif. Il n’aime pas souffrir, ni être en conflit avec autrui. Il se défend en attaquant avec engouement et optimisme.
Point positif : enthousiaste-joie communicative
Point négatif : il fuit la souffrance, évite les conflits, aime la paix avec les autres à tout prix

Jésus possède cette qualité de joie communicative: La joie de Jésus


Jésus aime la fête, il aime là où il y a la joie, il participe aux réjouissances : a cana il a entretenu l’ambiance festive en transformant l’eau en vin. C’est le bon pasteur qui éprouve de la joie quand la brebis perdue revient. Dans l’évangile de saint jean l'accomplissement et la joie sont mis en relation avec la personne de Jésus. La joie est "accomplie" parce que, en Jésus, elle atteint non seulement un sommet, mais son but. Les deux textes les plus explicites se trouvent en saint Jean. Là, à plusieurs reprises, Jésus insiste sur sa propre joie. Il s'adresse d'abord à ses disciples :"Je vous ai dit ces choses, pour que ma joie, la mienne, soit en vous, et que votre joie devienne complète" (Jn 15,11) ; puis, un peu plus loin, il dit à son Père :"Mais maintenant je viens vers Toi et je parle ainsi dans le monde pour qu'ils aient en eux-mêmes ma joie, la mienne, dans sa plénitude" (Jn 17,13).
 L’épicurien aime éviter les conflits, les confrontations et fuit la souffrance : le Christ malgré sa joie communicative, il n’évite pas les conflits et ne fuit pas la souffrance. En témoignent ces nombreuses prises de bec avec les pharisiens, ses oppositions ouvertes et publiques et bien sûr sa passion .

Jésus, est un chef, un leader :
. Qualité : homme entier,  homme de principe, assume ses responsabilités, ne fait rien à moitié, leader : la vie de Jésus nous montre bien, qu’il était un vrai maître, cohérent, un prophète puissant par les actes et les paroles. Un leader écouté et respecté, un homme de principe : un prophète puissant par sa parole et par ses actes.
Jésus le leader révolutionnaire,

Dans l'évangile de Matthieu, Jésus commence son activité par un grand discours. Il choisit ses disciples, qui le suivent sans hésiter. Puis il monte sur la montagne, comme Moïse. Il s'assied, selon la coutume des maîtres en Israël et il enseigne. Un maître exceptionnel qui enseigne une nouvelle façon d’être juste :: "Vous avez appris qu'il a été dit....et moi je vous dis". Il reprend les commandements de la Loi et, loin de les remettre en cause, il demande qu'ils soient mis en pratique jusqu'au bout, respectés non seulement à la lettre, mais dans leur esprit. La Loi interdit le meurtre. Jésus condamne aussi la colère contre un frère et l'injure destructrice.

Il ne s'oppose pas aux œuvres traditionnelles de piété que sont l'aumône, la prière et le jeûne, bien au contraire. Mais il demande qu'elles soient pratiquées devant le Père des cieux et non pour s'attirer les louanges des hommes. Il invite à faire la vérité partout : dans la façon de croire, de juger et de vivre. Et tout cela, il le fait avec assurance et autorité en ne rabâchant pas ce qui a toujours été dit. Jésus est le maître de la Loi , un leader religieux qui a une vision, qui prône des valeurs qu’il incarne lui-même et Point faible : orgueilleux, autoritaire, impatient
Mais il n’est pas un chef autoritaire, orgueilleux, il est un maître serviteur : le lavement des pieds.
Après la requête  de la mère de jacques et de jean, des fils de Zebedée, voici ce que Jésus dit aux disciples : « Vous le savez : les chefs des nations païennes commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. 26 Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ; 27 et celui qui veut être le premier sera votre esclave. 28 Ainsi, le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. » Mt 20, 25-28
Jésus le médiateur parfait :
Point fort : contact facile, conciliateur, pacifique, patient
Le Jésus de l’évangile est un homme accessible, au contact facile : accessible à tous sans distinction de catégorie sociale, de sexe, de rang : les malades venaient à lui (aveugle, paralytique, épileptique, les possédés perturbés, les estropiés), il est au riche (Zachée) il mange avec les publicains et les pécheurs, il ne fuit pas la compagnie des pécheresse (marie madeleine). Il est tout à tous.
Point faible : évite le conflit, ne sait pas dire non, soigne son image sociale, déteste la solitude
Jésus n’évite pas les conflits : quand il faut-il les affronte, il sait dire non, il n’est pas préoccupé par son image sociale.
Conclusion : A chacun de détecter sa personnalité et repérer ses forces et ses faiblesses, les qualités liées à sa personnalité et les défauts qui tendent à diminuer ses qualités.
Ensuite en regardant le Christ, Dieu fait homme, chacun a vu, selon la dominante de sa personnalité, comment le christ assumé parfaitement son trait de personnalité.
Maintenant, nous revenons vers nous même pour voir comment nous pouvons gérer la dominante de notre personnalité pour ressembler davantage au Christ. C’est le temps de la conversion, qui n’est déstructuration de notre personnalité, mais une orientation stratégique en nous appuyant sur le levier des qualités relative à notre personnalité.
La grâce se greffe à la nature pour la perfectionner, l’ennoblir avons-nous l’habitude de dire. A quelle nature  La grâce du sacerdoce que nous recevrons bientôt se greffera-t-elle ? Par la conversion, c’est-à dire la configuration de notre personnalité à celle du christ, que nous pourrons prédisposer une nature favorable à un greffage fécond de la grâce sacerdotale. Si la nature est bien disposée la grâce se déploiera dans toute son envergure. Si la nature est très corrompue la grâce se cherchera, peut s’étouffer.
Que faire pour préparer disposer la nature au greffage : il faut être méthodique
 Diagnostique : l’orgueil le déstabilisateur général, dé-régulateur général, le plombeur de nos ailes. Le péché originel= refuser son statut de créature, être faible, imparfait et vouloir le statut du créateur.
L’orgueil=il nous pousse a refuser la vérité de notre être. Tu vas refuser tes faiblesses, ne pas accepter que tu es faible
L’orgueil= il détourne les bienfaits de nos qualités vers nous même : il les met au service de notre égoïsme
« Fluctuat nec mergitur » (« Est battu par les flots mais jamais ne sombre »)
Nous avons débusqué notre meilleur ennemi, l’orgueil le déstabilisateur général, dérégulateur général, le plombeur de nos ailes. Il pervertit nos qualités en les recentrant sur nous-même, il concentre notre attention sur notre incapacité d’être parfait malgré nos efforts et nous pousse au découragement. Il imprime en nous une fausse définition de la sainteté : le saint c’est le parfait, c’est  celui qui grâce à sa décision arrive à pécher moins dans sa vie, il vous fait croire que la sainteté c’est une destination, c’est un point à atteindre alors que c’est un cheminement,
Ça fait quatre ans, 3 ans,  2ans que vous êtes au séminaire :il vous a fait penser qu’être prêtre, c’est être parfait, qu’être prêtre c’est se débarrasser de tous ses défauts, vous avez pris des résolutions depuis quelques années pour vous améliorer, au fils du temps vous vous rendez compte que le progrès est très lent. Pire l’orgueil vous pousse à croire que vous êtes toujours à la case départ : faux, celui qui lutte avance toujours, faux la sanctification n’est pas un changement de degré d’être, se sanctifier c’est passer de statut de créature imparfaite au statut de Créateur parfait : nos ancêtres Adam et Eve ont essayer, et nous portons jusqu’aujourd’hui les séquelles, l’orgueil nous pousse à croire qu’être prêtre, être serviteur, c’est changer de statut d’être, passe du statut d’homme au statut d’ange. A cause de cette façon de voir les choses, mon frère tu es découragé, tu as envie de décroché, tu veux profiter de l’année de licence pour mettre le clignotant à gauche, tu crois que tu es incapable, tu crois que Dieu choisi les personnes capables, tu es fatigués de faire des gros efforts pour des petits résultats en avançant vers un grand idéal, tu as peur de te décevoir, de décevoir ceux qui ont confiance en toi, mon frère ne te laisse pas vaincre par cet ennemi redoutable. Je te donne une stratégie de lutte, une nouvelle qui te permettra de gagner à coup sûr. Il faut commencer par changer de terrain de combat : sur le terrain du perfectionnisme, le diable gagnera toujours contre toi. C’est le terrain de l’orgueil. Quitte ce terrain ! Et rejoins-nous sur le terrain de l’humilité, de la miséricorde. La le seigneur t’attend, la bas on ne compte pas sur ses propres forces, la bas les chutes existent mais le secours ne manque jamais, la bas le linge blanc de ton cœur ne peut pas ne pas se salir mais il est permis de le rendre propre par le savon de miséricorde, la bas il n’y a pas de défaite tant qu’on est dans la dynamique de la lutte. Quitte ton ancien club de star de la perfection et rejoint le club des mendiant de  la miséricorde. Tu seras un champion.
Cultive la vertu de l’humilité (: l’humilité est la mère de toutes les vertus parce qu’elle est l’antidote de l’orgueil, le père de tous les vices.  L’orgueil est le vice commun qui corrompt toutes les personnalités. Il fait du perfectionniste, un egocentrique intolérant, de l’altruiste un égoïste séducteur et manipulateur, du bourreau du travail, un chercheur de points par son hyperactivité, du romantique un jaloux professionnel, de  l’observateur,  un monstre rationnel, du solitaire un être isolé. Etc….
L’orgueil nous tourne vers nous-même et l’humilité vers Dieu et les autres.
Arrêtons de parler beaucoup de l’humilité sinon nous tomberons encore dans le piège de l’orgueil. C’est orgueilleux de parler beaucoup de l’humilité. L’humilité, il faut en parler peux, ne vivre que par elle et surtout  beaucoup prier pour l’obtenir : c’est un don de Dieu. Bonne méditation

Pour se convertir au quotidien à l’humilité, il faut pratiquer l’opération de la décentralisation : dans vos pensées, vos paroles, dans votre agir, apprendre à ne rien ramener à sois : Tout nous vient de Dieu pour les autres, nous ne sommes que des canaux, des instruments , des médiations. Rien à nous, nous ne sommes que des gérants. L’orgueil fait des bouchons et empêche la grâce de couler vers l’extérieur.
On y parvient en cultivant l’intériorité qui mène à la vérité.
Quelques conseils et exercices pratiques qui peuvent accompagner votre prière
-soyez vrais avec vous-même : ne vous mentez pas à vous-même
- Cultiver l’intériorité : cultiver l’intériorité c’est apprendre à se retrouver soi-même, savoir se parler, se familiariser avec l’hôte intérieur. N’aimez pas rester dans le salon de votre être, de votre existence, apprenez à fréquenter la chambre de votre être : c’est là qu’habite Dieu. « le paradis est à l’intérieur » Celui qui ne sais pas se ressourcer se vide
-aimer la simplicité en tout : habillement, chaussure, moyen de locomotion prise de parole, vos homélies,
-Lorsqu’on vous félicite, lorsque vous réussissez quelque chose, ne vous en glorifiez pas : dites gloire à Dieu, je ne suis qu’un instrument
-soyez délicat dans vos paroles, dans vos gestes,
- a table, essayer de penser aux autres
-Agissez dans la discrétion, ne soyez dans la promotion de l’image de soi : attention aux réseaux sociaux et au nouveaux moyens de communication : Facebook whathsapp. Eviter le prêtre star.
-La stratégie de la graine de moutarde : croissance dans la discrétion.
-reconnaissez les qualités que le seigneur vous a données pour le service des autres et travaillez à les mettre au service des autres.

S’appuyer sur ses qualités pour forger le futur être sacerdotal pendant la formation :
« si tu demande à un poisson de grimper sur un arbre,il passera toute sa vie à croire qu’il est spitude »

- Evangile des talents : lire le passage (Mt 25, 14-30

N’oublions pas notre principe de Base : la grâce se greffe à la nature pour la perfectionner.et mieux elle est déjà présente dans la nature, des germes de grâce sont là à travers nos prédispositions naturelles, nos talents, ses dons que Dieu nous accordent. Ils se cachent dernière notre personnalité. Il faut apprendre à les découvrir. Souvent pour nous convertir, pour se développer nous avons tendance à nous cantonner sur nos points faibles, sur nos défauts, et nous finissons par nous décourager tellement ils sont nombreux et difficile à corriger. Je vous propose de vous concentrer sur vos dons, vos talents, vos potentialités naturelles.
Comment découvrir son talent ? Combattez d’abord la fosse humilité qui nous empêche de découvrir les dons de Dieu en nous. Chacun a reçu quelque de singulier de la main de Dieu qu’il doit mettre au service des autres : c’est le talent. Il faut apprendre à le découvrir. Comment ?
Traduire la qualité dominante de votre personnalité en une phrase qui définit votre apport aux autres

-ensuite voici une technique très pratique :

. Le principe : se connecter à ces réussites  et faire le lien avec vos qualités relative à votre personnalité

Cet exercice vous invite à prendre conscience de tout ce que vous avez réussi par le passé et des qualités qui ont été nécessaires et que vous aimez utiliser dans un contexte qui est en phase avec vos valeurs. L’objectif ultime de cette technique est de concevoir une phrase qui reprend vos qualités, vos valeurs et qui vous définit le mieux indépendamment des contextes différents de chaque réussite.

Quelles sont vos réussites ?

Faite une liste de ce que vous avez réussi à bien faire, que les gens ont apprécié et qui vous a procuré de la joie.
Choisissez des situations précises. Diplomatie, chaleur humaine, spontanéité, courage, franchise, force, intuition, persévérance, etc. Classez ces qualités par catégories.
Vous pouvez avoir trois rubriques :
· « valeurs » pour le courage, l’abnégation, la droiture, l'humanité, la loyauté…
· « qualités relationnelles » pour la capacité d’écoute, le sens de la communication ou de la négociation, le leadership, le charisme, la capacité d'adaptation, l'aisance orale, l'assurance (vs timide), la capacité à susciter l'adhésion…
· « qualités intellectuelles » pour le sens de l’organisation, la concentration, l'esprit d'initiative, la lucidité, l'intelligence, le fait d'être cultivé…
A partir de ces valeurs, de ces qualités, écrivez une phrase qui résume votre talent : moi, tartan-pion, le seigneur m’a donné le talent de la compassion, le talent de l’écoute, de médiation, de la communication et de la persuasion, de la négociation, la capacité de susciter l’adhésion, le talent pour servir mes frères.
C’est une phrase qui vous définit et donne sens à votre vie : Sénèque disait : "il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va"
Le talent se développe : développer votre talent majeur pendant la formation : dans les comités et services du séminaire, a travers la lecture spirituelle, la formation intellectuelle (faire des recherches), pendant les vacances ne louper pas l’occasion de les exercer et surtout pendant le stage. Je vous invite à l’auto-formation
N’oublier jamais que les talents, c’est pour servir, et réussir c’est servir et qu’on sert, on est heureux et on rend heureux les autres.

Quelques Conseils divers : pour moi, demain c’est déjà aujourd’hui.  Je termine en vous donnant des conseils comme si c’est demain votre ordination. Ecoutez ces conseils comme si vous devez être ordonné demain, le prêtre de demain est déjà là dans le séminariste d’aujourd’hui, et efforcez-vous d’acquérir les qualités nécessaires  des maintenant pour correspondre à ce que vous serez plus tard.
.

Soyez des hommes de prière, des hommes intérieurs, des hommes de recueillement et de dialogue avec Dieu. Plus profondément vous serez en dialogue avec Dieu, plus fécond sera votre dialogue avec les autres.

3- Cultivez l’amitié et la fraternité entre prêtres dans la vérité. Je dis bien l’amitié et non la complicité. Un bon ami prêtre est un trésor inestimable. Seul un prêtre est capable de comprendre véritablement ce que vit un autre prêtre. Ne vous isolez pas ! L’isolement est le chemin de la rébellion

5. Aujourd’hui plus que jamais notre monde a besoin de repères moraux. Et on attend beaucoup du prêtre dans ce sens. Efforcez-vous de soigner la qualité de votre vie morale. Attention les jeunes ont un totem, il est bon de le savoir : le meilleur moyen pour un pasteur de disperser les jeunes c’est mener une vie morale contraires aux valeurs qu’il enseigne. si le pasteur ne s’efforce pas de prendre de la hauteur s’en s’éloigner, d’être avec eux sans faire comme eux,  être proche mais distant,  être copains avec eux sans être complice, alors les jeunes le considèrent  comme un bon  acteur de théâtre, un pantin bon à amuser la galerie. Que Dieu nous préserve de ce ridicule ! Amen

6. Soyez ami de la vérité : la vérité avec vous-même : reconnaissez vos torts s’il y en a ! Acceptez de changer s’il le faut ! Sachez demander pardon. C’est un signe de grandeur d’âme !
La vérité avec les autres : dites la vérité dans la plus grande charité et soyez prêt à affronter l’adversité qu’elle peut déclencher : la vérité démange, dérange mais finit par arranger dans la complicité avec le temps.

7- Dans la communauté ou dans l’équipe presbytérale vous serez appelé à vivre avec les autres. Sachez que  la personnalité, le tempérament d’un individu c’est une résultante de multiples  forces de  provenances diverses : l’héritage génétique, les influences du contexte familial et social, les blessures reçues, les souffrances vécues, les frustrations et les contrariétés contenues, les ravages des orages survenus,  voilà autant de forces  qui participent de la constitution de  l’identité d’un individu.
 Si vous vous fixez comme objectif principal de changer votre confrère, vous serez malheureux parce que vous vous sentirez incapable devant la violence de la résultante de ces forces. Vous serez vite un prêtre blasé, aigri.
Ayez comme objectif principal dans le vivre ensemble de vous changer vous-mêmes : vous comprendrez davantage les autres ; vous serez plus tolérants et peut être qu’en vous efforçant de vous changer vous-mêmes,  les autres par imitation, changeront.

8. Soyez plus attentifs aux petits, aux pauvres, aux malades et fréquentez les plutôt que les riches et ceux qui peuvent vous offrir de l’argent, des liqueurs, de bons repas, de l’eau fraîche. Le Christ votre modèle, a fait preuve  toute sa vie durant, d’une option préférentielle pour les pauvres. Une fréquentation unilatérale des riches discrédite votre ministère.
Ne soyez pas à la remorque de vos fidèles : travaillez à vous prendre en charge pour être libre dans l’exercice du ministère.

9. Ayez de relations saines avec le monde féminin dans la recherche de la simplicité, de l’équilibre et de la transparence. En paroisse, vous serez sollicités en ce domaine par des jeunes filles ou des dames : «  Le fruit interdit est le mieux convoité ». Soyez vigilants, prudents. Fuyez comme la peste celles qui ne sont pas complices de votre projet de sainteté ! Écoutez celles qui respectent votre identité sacerdotale. Ne soyez pas naïfs, vous risquez de faire carrière dans la résolution des faux problèmes. Faites preuve de maturité pour discerner les vrais problèmes, afin de proposer les bonnes solutions.
10- le prêtre est un ministre ordonné : mettez de l’ordre dans votre vie : vie relationnelle, vie sociale, gestion économique
11- Attention à l’alcool, ne vous coller pas à l’alcool ça vous colle la vie : l’alcool le maître du désordre à tous les niveaux. « Ce qui peux t’avaler ne laisse pas ça va te lécher »
12-Dieu ne choisit pas des hommes capables mais rend capable ceux qu’il choisit : disposer vos cœurs, il les rendra capables, sacerdotales
13 –pour convertir les pécheurs, Dieu choisit des pécheur convertis. Faite du temps de formation un temps de conversion, d’orientation de son être vers le bien
12- « la négligence des petites choses est l’apprentissage des grands défauts »
Ne négligez rien pendant ta formation. Prenez tout au sérieux
Cultivez l’humilité, imiter le christ en développant votre talent, et en tout sachez
Compter sur la miséricorde de Dieu
Si vous comptez sur la miséricorde de Dieu
Votre sacerdoce traversera tous les âges
Il grandira davantage
Malgré l’impétuosité des orages
Jamais votre navire  ne connaitra de naufrage
Aucune tempête ne fera ravage
Il atteindra le rivage
De lui émaneront des senteurs de sainteté qui embaumeront votre entourage
Pour les hommes votre vie sera un vibrant témoignage
L’éclat de votre ministère traversera les nuages
pour qu’à Dieu soit rendu hommage
Lui qui est le maître de tous les âges. Bon courage !



Prière  pour demander la grâce de revisiter son passé :
Dieu Tout puissant, tu es l’auteur de ma vie : ma vie , je l’ai reçu de toi .
Tu as permis qu’elle grandisse à travers le temps, dans un environnement donné, traversant des évènements heureux ou malheureux. Bénis sois tu pour ta présence agissante dans ma vie. Je veux maintenant revisiter ce passé. Eclaire-moi afin qu’en le revisitant, je puisse découvrir ses ombres et ses lumières, les blessures causées,  les grâces reçues. Je veux me découvrir, pour mieux me  convertir et te servir. Saint Esprit viens à mon secours !
Prière du grand séminariste pour  demander la grâce de l’humilité :

Seigneur Jésus, je me prépare pour te consacrer ma vie entière
En devant Serviteur comme Toi.
J’ai beaucoup aimé le geste magnifique du lavement des pieds de tes disciple que tu m’as laissé comme testament.
Je voudrais perpétuer ce geste  par toute ma vie : je veux être serviteur.
Accorde-moi la vertu du serviteur : l’humilité.
Rien pour moi, tout pour les autres et  pour ta plus grande gloire ! Amen








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